Les voleuses de sable
Étonnante activité que celle de ces voleuses de sable. Là où d'autres grattent la terre pour extraire des minéraux précieux, les femmes ici récoltent le sable charrié par la mer. Une activité qui éclaire sur le niveau de vie des Capverdiens.
Sur les plages capverdiennes, il est très fréquent de voir des tas de sable entreposés le long des plages. Ils sont partout y compris dans les endroits inaccessibles aux véhicules. On pourrait croire à des jeux d'enfants, mais la réalité est bien différente.
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L'extraction du sable sur les côtes capverdiennes est d'abord un moyen de subsistance pour de nombreux habitants. Il faut nourrir la famille et les terres arides des îles ne sont pas très généreuses. Alors même si c'est illégal, cette activité est très fréquente.
Les conditions sont extrêmement éprouvantes mais curieusement ce sont quasi exclusivement des femmes qui exercent ce travail. Ce sont "les voleuses de sable", elles ramassent le sable et le revendent à l'industrie du bâtiment pour subvenir aux besoins de la famille.
Avec la chaleur accablante, le travail est harassant. Les Capverdiennes utilisent de grosses bassines colorées qu'elles posent sur leurs têtes pour remonter la sable jusqu'aux zones d'entreposage. Et lorsqu'il ne reste plus de sable sur le rivage alors les femmes vont le chercher dans l'eau. Il n'est pas rare de voir des chaînes humaines extraire les sédiments depuis la mer. Les femmes sont alors ballottées par les vagues et brûlées par le sel.
Cette activité est si fréquente sur Santiago que certaines plages ont pratiquement disparu. Il ne reste plus que des graviers et la plage prend alors des allures de carrière à ciel ouvert. Une fois amassé, le sable est trié en petits tas en fonction de la grosseur du sédiment ou de sa couleur. Même les endroits les plus reculés font l'objet de cette exploitation.
Et s'il reste encore de belles plages de sable blanc ou noir sur l'île de Santiago, c'est parce que ces plages font l'objet de surveillance. D'ailleurs, la belle plage de sable noir de Pedra Badejo est protégée par des militaires en arme pour éviter sa disparition !
Suite : La route de Pedra Badejo
Mots-clés: Cap-Vert, Ile de Santiago